Samedi 13 juillet 2019 – De Neuboukow à Borgerende-Rettwisch.

Neuboukow, Bienforf, Oostseebad Rerik, Oostseebad Kulungsborn, Heiligenbad, Bad Doberan, Oostseebad Nienhagen, Waarnemunde, Hone Dune, Borgerende-Rettwisch

Il fait beau, comme la météo l’avait annoncé. Nous profiterons donc de cette journée puisqu’on annonce un ciel plombé pour les jours suivants. Une petite visite du village où nous avons dormi (en particulier de son église du 13eme, en briques comme toute les églises de la Baltique allemande) et nous voici en route, les mollets gonflés à bloc. Nous découvrons la Baltique balnéaire avec ses longues plages de sable blanc, des paysages de campagnes bordées par la mer baltique (Ostsee pour les peuples du nord).

J’essaie de suivre ma douce qui me précède souvent, sans utiliser l’assistance électrique. J’essaie de me convaincre que c’est à cause de la remorque et je redouble d’efforts. Je devrai quand même constater qu’à la fin de la journée sa batterie a encore beaucoup de réserve alors que j’en ai épuisé deux. 

Nous passons par Kulungsborn, lieu de villégiature apprécié de la haute bourgeoisie dans l’entre deux guerres, tombé en léthargie sous le régime communiste et bien rénové depuis. Du régime communiste, restent encore des routes constituées de plaques des bétons aux joints inégaux provoquant de petits chocs rythmés comme si l’on conduisait un train…  Nous passons trop rapidement par Heiligendam où se trouve le prestigieux « grand hôtel » où se tint un G20 en 2009. C’est dire s’il est grand et prestigieux. Nous y faisons un petit tour avec la désagréable sensation de ne pas être en harmonie avec l’environnement. Nos vélos moustache sont prestigieux certes, mais moins que les Tesla, les Porches et les Ferrari. 

Nous repartons pour Bad Doberan où nous entendons siffler le train et visitons la décevante cathédrale en briques rouges (il y en aurait 5 millions), ancienne église du monastère cistercien dont les ruines importantes jouxtent la cathédrale. 

Ensuite, nous enfilons les km, prenons un ferry pour passer de Waarmunde à Hone Dune. Nous avons pédalé 70 km et Anne me dit qu’il est temps de s’arrêter. Il fait beau et c’est l’occasion d’utiliser la tente. Nous nous arrêtons dans un lieu qui est annoncé comme un camping. 

C’est en réalité un univers parallèle, concentrationnaire. La commandante du camp, à l’entrée, est anormalement aimable. Cela aurait dû éveiller nos soupçons. Elle nous attribue le numéro G111, 4 mètres carrés, au bord d’une allée, à côté du réfectoire, de la cantine et de la piste de danse. Le camp est peuplé d’individus étranges que je suspecte être des zombies. Ils défilent sur l’allée et nous observent avec curiosité. Il faut dire qu’avec notre tente minuscule d’un mètre de haut, nos deux fauteuils et notre bec à gaz unique nous sommes exposés aux regards et nous faisons tache dans cet environnement de caravanes, équipées d’antennes paraboliques, d’écrans plats et autres outils modernes.

Je suis resté sur mes gardes toute la nuit. Anne a fait semblant de dormir malgré la sono à côté de nous. Nous nous sommes regardés, le lendemain matin, hébétés et hagards. Je suis parvenu à m’évader profitant de l’inattention d’un garde. Anne m’a suivi. Une fois dehors, J’ai vu le soulagement dans ses yeux. Cela m’a rassuré. Je pense qu’on évitera les mondes parallèles pendant un certain temps.

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