Avant de partir nous visitons la petite ville de Køge (se dit queje), dont le Routard nous vante les charmes discrets, que nous avons déjà un peu découverts dans la grisaille de la soirée d’hier. Le Routard a raison. Sous le soleil, le petit bourg étale ses façades anciennes, ses roses trémières, un musée d’art contemporain et un quartier nouveau très original
Au Danemark, les églises sont en briques (à défaut de carrières…). Celle de Køge, dans un gothique austère et dépouillé ne fait pas exception. La foi est chose sérieuse. Les églises, qui tiennent autant de la caserne ou de la fortification, en sont la preuve. Selon le guide 90% des danois se réclament de l’Eglise Nationale du Danemark, une église luthérienne évangélique. Mais dans ce domaine aussi règne une certaine harmonie. Dans les villages que nous traversons, les messes luthériennes et catholiques sont annoncées à l’entrée du village. Comme il n’y a qu’une seule église, nous nous demandons si le même bâtiment sert au deux religions. En passant dans les cimetières, nous trouvons de nombreux noms à consonance française et on se rappelle que les guerres de religion en France a provoqué un exode massif des protestants vers le nord.
A proximité de l’église, une installation devant le musée d’art contemporain, retient notre attention. Ile flottante. Montez sur cet rocher suspendu de l’île Nullepart, une île arctique nouvellement découverte dans les eaux internationales révélées par la fonte d’un glacier en voie de disparition. Cette île a été retirée des eaux internationales et un nouvel Etat a été proclamé. Une fois que vous montez dessus, vous vous trouvez sur ce nouvel Etat. Quittez temporairement le Danemark. Transportez vous. Montez depuis quelque part pour Nullepart.
Nous découvrons aussi le nouveau quartier, en architecture contemporaine, intégrant une nouvelle rue commerçante, la gare de train et de bus, des parkings et des logements, avec des façades vertes, et beaucoup de structures métalliques.
Lorsque nous reprenons notre vélo en fin de matinée, Anne me dit qu’elle souhaite faire une journée courte car elle se sent fatiguée. Nous poursuivons donc notre route le long de la Baltique, avec parfois des rencontres inattendues. Nous longeons des plages et des aménagements balnéaires discrets et familiaux.
Lorsque nous cherchons un logement, l’offre s’avère très limitée. En fait nous n’avons qu’une possibilité. Une minuscule chambre dans un très bel environnement. Quand l’un est debout, l’autre doit obligatoirement être assis sur le lit. Nous ressortons faire des courses dans le supermarché local où nous trouvons, comme chaque fois, des salades préparées originales dont nous faisons une grande consommation. Manger dans notre chambre requiert une méthodologie très concertée. Comme toujours, nous nous écroulons de sommeil avant la tombée du jour.